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8 mai 2009 5 08 /05 /mai /2009 01:22
Hier, je suis allée voir un spectacle de hip-hop. Il y avait en fait deux spectacles, avec un entracte entre deux. Premier show, List'ic, de la compagnie C dans C. Ils ne sont que deux sur scène, une table de mixage est suspendue et en plus de danser ils mixent, nous projettent des images, et slament aussi. Est-ce que ce sont leurs mots qui m'ont inspirée, transportée ? Toujours est-il qu'au moment de l'entracte je me suis retrouvée prise d'un besoin impérieux d'écrire, qui ne m'a lâchée que plusieurs heures plus tard.

Voici donc un des textes écrits hier soir, en rentrant chez moi.

Un article pour ne rien dire. Ou bien n'importe quoi. Juste besoin d'écrire ce soir. Laisser filer les mots. Déjà écrit plein de trucs, que je mettrai ici après. Juste un état second. Plein de trucs à sortir de moi. En vrac, n'importe comment. Juste vomir les mots comme ils viennent, sortir de mon cerveau ces idées vaines. Encore. Toujours. Sans fin. Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien. Ca file, ça fuse, ça sort comme ça. Et tant pis si c'est nul, le ridicule ne tue pas ! Trop de trucs qui se bousculent, trop d'idées, ou peut-être pas, mais un tas de particules qui s'entrechoquent, s'agitent et cherchent à s'échapper, les mots se précipitent au risque de s'écharper. Le chaos, le désordre, les mots mordent et se tordent, se libèrent, se cognent aux parois de mon cerveau trop étroit tout à coup pour tous les contenir. Alors juste continuer d'écrire jusqu'à laisser la source se tarir, les mots mourir d'eux mêmes pour mettre fin à ce poème (poème en prose évidemment, signe morose de mon tourment).
Folie passagère ? Envie éphémère ? ou juste un mal amer qui m'étouffe et se terre en de sombres repaires ? Qu'importe, je réitère et persévère dans ce plaisir solitaire d'écriture délétère. Tout, plutôt que me taire. Cette dérive en mer de mots, emmerdement de mon égo me tourmente et me met K.O. Pourtant je ne peux m'arrêter, mes doigts courent sur le clavier pour déposer ici ces mots comme on marque un tempo. C'est comme un vide dans mon cerveau, comme un acide amer et beau, un homicide des idéaux, un intrépide petit sursaut. Aucun sens à ces mots, leur essence en solo, juste une petite musique qui me donne la réplique, un rythme mélodique, métronome impudique.
Pas de fin, pas de trêve, j'écris ou bien je crève. Encore un peu, beaucoup, juste aller jusqu'au bout. Comme un subside à ma folie, un dérivé de mon ennui, les mots amis ou ennemis se déversent à l'infini. Je respire un grand coup, comme pour arrêter tout, mais non, c'est encore là, ce besoin ne me quitte pas. Pourquoi ce soir, pourquoi maintenant, par quel hasard, pour quel tourment ? Juste un trop plein de sentiments ? Une explosion des émotions ? Plus de notion du temps. Le vide autour des mots. Comme une petite mort, la fin des haricots. Soupir. Plus rien à dire. Pourtant, je les sens encore au fond de moi. Ils sont là. Me hantent, me tourmentent et tempêtent en moi. Plus tard peut-être ? Pour le moment, pour ce soir ou juste un instant, je vais m'arrêter là...
Et tant pis si c'est décousu, c'est juste mon âme mise à nu.

06/05/09
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