Cali au 106 à Rouen le 8 février 2013, pour sa nouvelle tournée, Vernet les Bains.
En première partie, Cabadzi, un groupe qui nous propose un rap sobre accompagné par un human beat box, une guitare et un violoncelle (et une trompette sur quelques titres). Les textes sont bien
ficelés, les mots font sens et sont déclamés sur un ton non agressif. Le human beat box est trop fort, trop présent à mon goût, mais le mec est quand même plus que balaise, il nous offrira un
solo époustouflant ! Pour moi qui n'aime pas le rap agressif, avec Cabadzi j'ai passé un bon moment, je ne suis pas totalement fan comme je l'ai dit en raison de la beat box (qui n'est pas mon
truc non plus), il n'en reste pas moins vrai que ce groupe a du talent. Et quand ils nous proposent un dernier titre en semi-acoustique, j'apprécie totalement.
Et, je viens de réécouter pour vous trouver la set-list (Fiston, Avant eux, Le temps passe, Cruel, Piscines et gamines en string, et final sur Lachons-les), et je trouve que sur CD c'est beaucoup
plus doux que ce qu'ils nous ont proposé en concert, et j'aime bien. Je ne peux que vous conseiller d'aller y jeter une oreille pour vous faire votre propre opinion.
Après une pause le temps pour Cabadzi de remballer leur matériel, Cali arrive enfin sur scène. Au début, nous ne le voyons pas, mais entendons quelques notes d'harmonica. Il débute le concert
avec L'amour fou, dabord seul avec sa guitare (et, donc, son harmonica) avant d'être rejoint par le reste du groupe qui enflamme le titre. Suit Elle m'a dit, reprise en choeur par le public, et
d'entrée le ton est donné : ça va être un concert de folie.
Les chansons s'enchaînent, très vite Cali fait un premier slam dans les premiers rangs du public, l'ambiance est là. Lorsque je reconnais Putain de vie sur les premiers coups de batterie qui
introduisent la chanson, les larmes me viennent aux yeux. Me voilà replongée plus de deux ans en arrière, au moment de la sortie de l'album. C'est fou, le pouvoir des mots... Le titre est enjoué
niveau mélodie, ça chante et tape des mains dans le public, et je suis là, incapable de bouger. Je finirai par me forcer à chanter et taper des mains, parce que Cali encourage le public à le
faire. Il enchaîne avec Je sais ta vie.
Entre ces moments où il met le feu, il y a des parties plus douces, bienvenues pour nous donner de belles émotions. J'apprécie tout particulièrement un titre où il est seul sur scène avec Robert
Johnson (je ne sais plus si c'était Un femme se repose ou Mes vieux cinglés, il a interprété les deux lors du concert), et surtout, surtout, une magnifique version de Amour m'a tuer, avec Cali et
l'harmonica et Julien Lebart au piano.
L'émotion est présente également sur Giuseppe et Maria, qui est toujours très prenante pour moi (même si elle l'est probablement moins sur ce concert que sur la tournée précédente), et sur
L'exil, que je suis heureuse de retrouver dans une très jolie version, en douceur.
Que dire de plus ? Deux rappels, un changement de tenue, un deuxième slam jusqu'au bout du public (la veille à Lille il avait excaladé le balcon et fait un saut de 4m de haut, rattrapé par ses
fans, mais même à regarder la vidéo ça fout la trouille ! Ici il n'y a pas de balcon...), une descente dans le public, et un final sur Happy end... sur laquelle nous entendrons la voix de
Bénabar, croyant alors le voir apparaître (Cali jouait bien le jeu en regardant du côté des coulisses), mais ce n'était qu'un duo virtuel.
Et, à la fin du concert, je retrouve ce moment que j'aime par-dessus tout : Cali qui reste seul sur scène après le départ de ses musiciens, qui savoure les acclamations du public, et dont le
bonheur tellement visible me fait sourire encore plus fort.
J'avais adoré la tournée L'autre vie en piano-voix. J'avais eu un aperçu auditif de ce que pourrait donner cette nouvelle tournée en décembre, lors d'un live au Mans pour RTL2, et j'avais trouvé
que les nouvelles chansons étaient moins bien en électrique que sur l'album, tout en sachant très bien qu'une fois dans la salle, dans l'ambiance et avec Cali en face de moi, mon ressenti serait
différent. Je redoutais de voir pour la première fois Cali en électrique sans cuivres ni violons. Et j'ai adoré, sortant du concert en n'ayant pas les mots pour exprimer ce que j'avais ressenti
si ce n'est un immense "Waouh !"
Un seul (tout petit) bémol concernant Je rêve de voir l'été, qui m'avait fait pleurer en piano-voix et dont cette nouvelle version ne me séduit pas vraiment, la batterie y est top présente à mon
goût (par contre le final avec une montée en puissance avant un retour au calme est absolument superbe !)
Côté playlist, outre les titres déjà cités, Cali a interprété Qui se soucie de moi, Je m'en vais, Mille ans d'ennui, Ma douleur, Dolorosa, C'est quand le bonheur, Ce soir je te laisse partir,
Venez le chercher, Tu me manques tellement, La grotte des amoureux, Mon ami, Pensons à l'avenir, L'amour est éternel, 1000 coeurs debout, Comme j'étais en vie, Cantona.
On peut noter l'absence de chansons que je pensais incontournables comme Le grand jour ou Roberta, et pourtant, malgré l'absence de ces titres et d'autres que j'aime beaucoup, à la sortie du
concert, je n'ai eu aucune impression de manque, pas de "dommage qu'il n'ait pas fait celle-là". C'était juste un superbe concert, dont on sort avec des étoiles plein les yeux en attendant
déjà avec impatience la prochaine fois.